Abstract

Vernayaz, le 7 juillet 2014 ; ; Face à moi, déboulant des hauteurs, la puissante eau de Pissevache se heurte à la roche et chute. A l'inverse, “une tour minérale”, d'une solennelle immobilité, s'élève vers le ciel. Contenue au sein de l'éloquente montagne, elle se place dans une architecture du repère. Un nid d'aigle épris de silence dont les moines, nichés en son cœur, en sont les gardiens. Je me figure le chemin pour y parvenir. Monter à pied? En funiculaire? C'est à la force de mes jambes que je grimpe à la découverte d'une autre forme de vie, une sorte d'archaïsme qui pousse vers le retour aux profondeurs de l'être le temps d'une retraite. Puis, le plateau, creusé jadis dans la roche. Je me place au centre, au point où tout s'équilibre. Le pont surplombant l'onduleuse liquidité de la Salanfe, la tour et la caverne tendent à former un tout achevé. Complémentaire. Le pic de roche, espace de refuge et de silencieuse méditation répond comme le positif de l'antre, lieu de la purification et du lavement. Je me laisse avaler au sein de ces corps rocheux. Partout “la minéralité”, comme le tissu d'une expérience unique dans laquelle on progresse, ressentant les variations sonores et lumineuse propres au site. Un doigt sur les lèvres, je vais me retirer dans cette communauté et me mêler durant un temps à ces veilleurs d'éternité, servis par une architecture de la sensation qui donne à réaliser que les mots sont bien moins importants que les comportements.

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