Abstract

La grande mobilité pour motif professionnel, i.e. grande pendularité, bi-résidence ou voyages fréquents pour le travail, est une manière pour les personnes d’articuler des exigences professionnelles et privées. Quand l’emploi se fait plus rare, éviter ces formes de mobilité devient-il un luxe ? C’est ce que nous allons questionner dans cet article. Nous nous appuyons sur une base de données quantitative longitudinale (2007, 2011) et européenne (Allemagne, Espagne, France et Suisse). La caractérisation des territoires est proposée sur la base des degrés d’urbanité, de l’accessibilité aux infrastructures de transports et des taux de chômage 2007 et 2011. Il ressort tout d’abord que les grands mobiles habitent aussi bien les zones les plus urbanisées que les zones périurbaines et rurales. L’approche individuelle centrée sur la motilité (potentiel de mobilité) permet de dégager un découplage entre les capacités à effectuer ces mobilités et la volonté de les réaliser. On trouve ainsi des personnes qui peuvent peu (compétences et accès limités), mais veulent beaucoup (dispositions déclarées élevées à la grande mobilité). Dans leur cas, la mobilité s’impose pour éviter le chômage ou en sortir. L’Espagne nous offre un cas d’étude particulièrement intéressant de ce point de vue. La grande mobilité s’y impose de plus en plus comme une norme à laquelle il est difficile d’échapper.

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