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Abstract

Cet article s’efforce de comprendre comment l’habitant expérimente l’hétérogène naissant de la densité et de la diversité de l’urbain. Parmi les propositions classiques de l’expérience de l’hétérogène, on peut retenir que Simmel a proposé la figure du blasé, les situationnistes celle de la dérive. Partant de là, il s’agit de nuancer ces figures piégeuses : le blasé qui neutralise les différences, et la dérive qui les intensifient à l’extrême, les rendant invivables. Ces deux figures répulsives constituent deux pôles extrêmes d’expériences urbaines. De leur reprise se dégage peut-être une autre figure, celle du remix, qui lierait la capacité à expérimenter les différences et en même temps à maintenir un quotidien soutenable. Le remix est alors défini en tant que l’habitude du nouveau et du différent, habitude qui laisse l’esprit libre et réduit l’intensité de l’expérience. Apparaît alors l’importance de la répétition et du tri dans nos actions pour soutenir tant d’expériences et les ajustements variés de nos cours d’action. Des typologies en sont présentées, en fonction des lieux et des moments, des pratiques de mobilité. En découle une redéfinition de l’expérience de l’urbain contemporain par l’habitude du nouveau et une esthétique à même de renouveler notre regard sur l’expérience urbaine.

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