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Abstract

Dans son discours sur l’État de l’Union du 12 février 2013, le président des États-Unis Barack Obama dénonça ouvertement les risques accrus de piratage informatique et l’importance de s’en prémunir activement. Ces trois dernières années, les révélations relatives à la vulnérabilité des dispositifs informatiques furent si nombreuses, qu’elles suscitèrent des réactions de plus en plus vives, qui engagent à un renouvellement de notre conception de la sécurité. En plus d’une apparente généralisation de cette vulnérabilité inédite, les attaques informatiques sont d’autant plus déstabilisantes qu’elles reposent sur les propriétés spécifiques des réseaux de télécommunication numériques, qui se distinguent très significativement d’autres formes de vulnérabilité plus conventionnelles pour lesquels des dispositifs techniques spécifiques furent développés. En particulier, la frontière semble être particulièrement affectée par ce type d’attaques. Elles s’appuient en effet sur un système technique qui n’est structurellement pas conforme au découpage territorial du Monde selon les États-nations. En changeant l’espace, Internet a en effet démultiplié les relations entre des espaces autrement disjoints, créant du contact où il y avait de l’écart. En faisant du Monde un lieu, ce sont les lieux du Monde qui se trouvent affectés par le risque d’être vulnérables à des atteintes réticulaires à leur intégrité. Dès lors, quel peut être l’espace légitime du politique susceptible d’organiser la spatialité spécifique d’Internet ? Cet espace présente certes des opportunités remarquables pour l’humanité, mais il réduit tout autant la souveraineté et la maîtrise de ses composantes particulières.

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