Abstract

Le projet de reconversion de l’entrepôt Macdonald s’inscrit dans le redéveloppement du secteur Nord-est de la métropole parisienne. Ce projet complexe, à grande échelle et multifonctionnel, propose par sa singularité une nouvelle approche de la construction de la ville. Il ne s’agit plus de penser la ville comme un plan masse de quartiers divisés en îlots, mais plutôt en une opération qui allie l’échelle du quartier à celle d’un édifice. La ville se construit ainsi sur elle-même, permettant de créer de nouvelles échelles d’urbanité. Le potentiel de ce projet est d’associer, dans un seul édifice, un programme mixte (logements, équipements publics, bureaux, commerces) à la grande échelle (400 mètres de long pour 150 000 mètres carrés construits). Cette « cité radieuse » du début du XXIe siècle n’est pas pensée sur un site vierge de construction, mais construite à partir d’un édifice existant qui est reconvertit et transformé. L’îlot, comme figure urbaine, est ainsi réinterrogé aujourd’hui sur une grande échelle. Le bâtiment dialogue avec le quartier et le plan cadre de la ZAC ParisNordEst. Il intègre ainsi la grande échelle - un bâtiment-îlot - mais aussi une échelle intermédiaire- la subdivision horizontale. Il est ainsi constitué de deux parties traversées par le tramway et compartimentées en activités suivant une répartition horizontale. L’entrepôt Macdonald devient ainsi une tour couchée sur son flanc, déployant ses activités juxtaposées, mais regroupées dans un socle commun. Ce projet est différent des immeubles macro-lots décrits par Jacques Lucan dans son ouvrage « Où va la ville aujourd’hui ? Formes urbaines et mixités ». En effet, l’association d’une infrastructure avec un programme mixte entraine un montage d’opération, qui requiert d’outils spécifique au niveau architectural, technique et financier et juridique. Qu’en serait-il si le projet avait été pensé sans existant et composé de multiples opérations concomitantes ?

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