Résumé

Après vingt ans de dilution spatiale illimitée, les métropoles japonaises, victimes du vieillissement de la population, commencent à se rétracter. Tama New Town, située à 30 km à l'Ouest du centre de Tokyo, témoigne d'un tel phénomène. Cette ville satellite est conçue dans un contexte de pénurie de logements, dans les années 70 - période à laquelle les urbanistes, en recherche de surface constructible, n'hésitent pas à considérer la campagne tokyoïte comme terre d'expérimentations. Le paysage vallonné de Tama, caractéristique du Japon, est entièrement modifié au profit d'une planification moderniste, aux influences occidentales. La circulation des voitures est creusée au fond des vallées, séparée des zones résidentielles par un système d'escaliers. Pourtant, de petites communautés fermières, opposées au développement urbain, parviennent à garder une partie de leurs terres. Un tissu traditionnel dense est alors visible entre les barres modernistes appelées danchis - une juxtaposition que nous appellerons “anachronisme du territoire”: deux échelles, issues de deux époques et placées sur deux niveaux topographiques différents. Un programme en lien avec l'agriculture nous permet de relier Tama à son histoire et d'exploiter son potentiel: espace et végétation. Le projet constitue un troisième tissu qui s'insère dans la topographie et connecte la rue aux danchis. Inspiré du village agricole japonais, il s'articule en bandes programmatiques alternées contenant serres, services publics, logements et jardins potagers.

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