Abstract

La civilisation moderne s'est attachée à détruire les rites de nos ancêtres, à les disséquer avec les outils du scientifique pour les discréditer un à un. Ce rejet a engendré une perte de repères, ainsi qu'un déni de mort chez l'individu. Les sans-confession n'ont ainsi pas de rite commun et se retrouvent démunis face à la mort. La délocalisation des cimetières hors la ville n'a fait que renforcer cet état en éloignant la mort de la vie quotidienne. Avec sa majorité de sans-confession et ses 80% de crémations, Genève est particulièrement marquée par ces changements. Le projet vise à réintroduire la notion de mort au sein de cette ville, tout en s'adaptant aux nouveaux besoins funéraires. Cela en offrant un espace cérémoniel et de crémation neutre, intimement lié à un espace d'activités et de vie. La promenade du Prieuré de Saint-Jean est particulièrement propice à recevoir ce programme, puisqu'elle est le lien entre un système parfaitement maîtrisé, la ville, et un espace sauvage, les falaises de Saint-Jean. Il s'agit d'une zone de transition entre deux mondes, en bordure de fleuve et au cœur de la ville, où l'érosion et la conservation se mêlent. Un espace de vie par excellence où, au moindre rayon de soleil, baigneurs, promeneurs, joggeurs, enfants et flâneurs se côtoient sur les ruines d'un ancien site mortuaire.

Details

Actions