Abstract

Alors que les avancées techniques de représentation et de construction ont totalement affranchi les possibilités calligraphiques de l'architecture dans notre société déjà dévolue à l'image, force est de constater que les attributs extra-visuels du bâti tendent à se réduire à un carcan purement normatif et convenu: l'image prime et la norme dicte le reste. En cherchant à renouer avec la dimension holistique de l'architecture qu'énonçait déjà Vitruve, le postulat d'une architecture développée sous l'égide du sonore réintroduit la notion de faire l'expérience d'un espace au travers d'autres médiums sensoriels tels que l'ouïe. Il est notoire que le nom de Montreux est indissociable de sa renommée musicale et c'est dans cette légitimité que réside notre intention de transposer ces qualités sonores au domaine urbain, pour donner la ville à entendre plutôt qu'à voir. Ainsi, le paysage visuel iconique de Montreux se développe concentriquement par bandes jusqu'à la Riviera, alors que la richesse de son paysage sonore épouse la topographie de la ville en strates sonores. La découverte du continuum sonore de Montreux suit le profil de la rivière de la Baye et emprunte une promenade revitalisée par une architecture prédisposant à l'écoute et catalysant les manifestations sonores du lieu. Le promeneur appréhendera ainsi une composition d'édifices aux sonorités différenciées par leur production, propagation et perception, allant des remous du lac jusqu'au déferlement des gorges du Chauderon.

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