Résumé

Beyrouth est aujourd'hui une ville de fragments, une ville de bulles sociales et spatio-temporelles traversées par un réseau de déplacement dense et congestionné. C'est dans les interstices de ces séquences hermétiques, que l'espace public se déploie et se définit sur les franges du privé. Au cœur de la ville, un entre-deux vide. Hérité de la guerre civile (1975-1991) et chargé de mémoires multiples et simultanées, cet espace constitue encore aujourd'hui un seuil physique et psychologique. Il s'agit de réinvestir cette charnière de la ville en un espace public accessible et attractif; d'apprivoiser la limite comme un espace qui unit autant qu'il sépare. Un parc urbain culturel permet de mettre en évidence l'intensité historique et identitaire du site et de son contexte, tout en requalifiant la nature du vide pour répondre aux besoins de ses neuf quartiers limitrophes. Une piste piétonne et cyclable relie les séquences du site aux deux espaces publics majeurs de la ville, accueillant, en deux points stratégiques, des stations de transport. A travers la réinterprétation de l'identité de ce lieu, le projet cherche à faire dialoguer des échelles différentes de la ville, et à extraire de leur friction un espace public. Le projet s'apparente ainsi à une cicatrice dans la ville, symbolique par son appropriation d'une rupture, urbaine car permettant une échappée dans la densité construite, et sociale par son ouverture aux caractéristiques de ses contextes pluriels.

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