Abstract

Durant la movida española, le secteur de la construction était considéré comme le premier pilier économique du pays. L'extrême hausse des prix de l'immobilier, combinée à une législation très favorable aux constructions nouvelles, ont engendré l'apparition de développements urbains collossaux sur l'entier du territoire. Produits d'une spéculation abusive, ces ensembles sont devenus le nouveau visage d'une Espagne rongée par la crise. Ensanche Vallecas en est un exemple emblématique. Situé au Sud-Est de Madrid, il s'étend sur plus de 700 hectares et prévoyait l'arrivée de 75'000 habitants dans quelques 28'000 logements. Avec le dégonflement de la bulle immobilière, les chantiers se sont arrêtés et les achats ont fortement ralenti. Il en résulte aujourd'hui une urbanisation totalement disséminée et partiellement habitée, sans caractère, sans vie. Ce gel de la construction peut paradoxalement nous donner la chance de repenser cette extension et son avenir. Lorsque l'on remonte dans l'histoire, le village de Vallecas-Villa, dernier noyau urbain de la périphérie madrilène, se revendiquait fièrement Vallecas Port de Mer. Tournant le dos à la capitale et s'ouvrant sur les champs nous avons interprété cette identité comme Vallecas Port de Campagne. Le projet s'efforce de retrouver cette image à travers le remaniement du master plan existant, permettant l'essor d'une économie locale par la réintroduction de l'agriculture. Sorte de retour aux sources, il bouleverse la limite entre urbain et rural.

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