Abstract

L'article interroge le processus de patrimonialisation mis en œuvre suite à la ratification par la Suisse de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2008. Il présente une analyse des premiers résultats de l'enquête, menée entre 2008 et 2011, au cœur de l'appareil administratif et politique en charge de la culture en Suisse. L'auteure part d'une ethnographie fine des mécanismes à divers échelons administratifs (fédéral, cantonal et régional) qui ont joué un rôle décisif dans l‘introduction d'un nouveau paradigme dans la politique patrimoniale – les « traditions vivantes en Suisse ». Elle compare ensuite l'actuel processus d'établissement de la liste suisse du patrimoine culturel immatériel avec celui – antérieur – d'inventaires des expressions de la culture effectués par d'autres institutions fédérales, actives dans les domaine de l'économie, de la politique étrangère ou de l'agriculture. L'analyse comparée des différentes instances qui mettent en scène le patrimoine, notamment à travers une lecture détaillée de l'utilisation des multimédias (website, DVD interactif), permet d'avoir une vue d'ensemble sur le chantier patrimonial et interroge les particularités et les limites du système fédéraliste suisse. Enfin, l'article propose une réflexion sur le rôle des anthropologues engagés dans ce processus d'inventorisation, y compris celui de l'auteure qui ethnographie ses pairs.

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