Abstract

Situé à 35 km de Paris, dans la nouvelle ville de Marne-La-Vallée, Disneyland Paris représente la première destination de loisirs d'Europe. L'implantation du “rongeur aux grande oreilles” ne s'est pas contentée d'établir un simple parc à thème, mais elle a cherché à imposer un cadre de vie sur toute une partie du territoire français, à travers un partenariat public-privé unique en France. De ce fait, nous nous retrouvons dans un “territoire-bulle” contrôlé par Disney. Tout y est propre, sécurisé: tout le monde y est heureux! Sans que la moindre tache et le moindre chaos n'y soient permis. Ce territoire est modelé sur une pensée issue de la société de consommation et sur les besoins qu'elle a fait naître, sur l'expansion d'une symbolique imposée à une population. Il est devenu le support d'une “mise en scène” de l'espace public rappelant les logiques de “mises en scène” appliquées aux programmes liés au divertissement. Ici l'architecture n'est plus qu'une représentation, un décor. Aussi la consommation, comme source de dépendance, a poussé la société vers un individualisme croissant, basé sur l'acquis matériel et sur la représentation de soi. L'individu, lui aussi, n'est alors plus que le support d'un décor, un prisonnier de la consommation. Le prisonnier est celui qui s'est vu privé de la liberté de se déplacer, de ses droits de citoyen. Il est solitaire dans un environnement contrôlé. Consommateur et prisonnier se retrouvent dans ce qui est l'unité de base de la prison: la cellule. L'intention du projet est alors d'implanter une prison dans le monde de Disney, comme réaction aux artefacts de Disney dans ce territoire et à un appauvrissement des relations humaines par la globalisation.

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