Abstract

C'est à l'endroit même où les terres de la Bretagne maraîchère rencontrent les eaux tumultueuses de la Manche que s'établit Roscoff, petite cité littorale. Bastion des pionniers de la thérapie marine, elle est aussi le lieu de pèlerinage des naturalistes du XIXe siècle, qui voient dans ses écosystèmes marins stimulés par les courants tièdes du Gulf-Stream le lieu idéal pour une science nouvelle qui place l'être vivant in situ au centre de ses préoccupations. C'est donc ici, à mille lieux des salles de dissection et des cabinets de curiosités parisiens qu'est fondée en 1872 la Station de biologie marine de Roscoff, un observatoire à ciel ouvert les pieds dans l'eau. Cent-quarante ans plus tard, portée par un engouement renouvelé pour les sciences du vivant, l'institution continue d'attirer chercheurs et étudiants, mais aussi experts et conférenciers venant de tous horizons. Prenant le contrepied de la politique d'expansion extra muros de la station, le projet proposé s'établit en bord de mer, dans un site confronté d'une part aux flux d'un tourisme balnéaire saisonnier et, d'autre part, à la présence plus pérenne d'un réseau d'institutions de soins et de recherche dont le développement demeure croissant. Entre l'intérêt grandissant du public pour les questions scientifiques et la sérénité indispensable au chercheur dans son environnement de travail, les questions abordées par le projet sont avant tout d'ordre social. En traitant de la mixité des activités scientifiques sous un même toit abritant recherche et éducation, mais aussi une interface avec le grand public, le thème des seuils et des différentes échelles intermédiaires de la privacité est ici questionné et confronté à un contexte territorial dont la force et la beauté invitent à la réflexion.

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