Abstract

Le théâtre, littéralement, faire voir, est le leitmotiv organisant ce projet. Le carrefour ferroviaire du Nordkreuz, dans les coulisses infrastructurelles et paysagères de Berlin, est activé par une intervention urbaine, le donnant à voir et entendre. Outre sa fonction concrète de théâtre, ce projet entend suggérer l'articulation d'un lieu et de ceux qui l'empruntent, l'expérimentent et le vivent comme une scène dont cette partie de la ville en serait l'un des acteurs. Dans l'épaisseur de l'ancien Niemandsland séparant les deux Berlin, sur un reste au milieu des flux de convois, un espace public insulaire est tenu et rendu accessible par deux ponts prolongeant des longueurs territoriales. L'un existe. L'autre vient comme une jetée dans la continuité du Mauer Park et, pour qui veut le voir, rappeler à la mémoire l'ancienne frontière entre l'Est et l'Ouest. Le récif ainsi projeté offre un belvédère extérieur entre deux émergences générées par les scènes intérieures. Il multiplie les prismes, comme les possibilités de performer à ciel ouvert. «Quelqu'un traverse un espace vide pendant que quelqu'un d'autre l'observe, et c'est suffisant pour que l'acte théâtral soit amorcé» (Brook, P., L'espace vide). Une série de plateaux stratifiés, espaces vides, intérieurs et extérieurs rythment les mouvements et les relations au ballet des trains.

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