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Abstract

Le problème de l’accordage du piano a reçu bien des réponses dont la plus célèbre et la plus universelle se base sur le clavecin bien tempéré selon Bach. On sait que la gamme chromatique également tempérée permet la transposition dans tous les tons au prix du non-respect des intervalles qui présentent tous une certaine dureté, hormis l’octave. Cordier a proposé une gamme dans laquelle les quintes sont toutes justes avec en conséquence des octaves trop grandes. Pour objectiver les réactions à ces deux tempéraments, aussi bien des musiciens que des auditeurs, une expérimentation systématique a été menée à bien. Dans un premier temps, on a procédé à l’enregistrement d’extraits du répertoire pianistique bien choisis, en respectant les unités de temps, de lieu et d’action : même piano accordés selon l’un puis l’autre tempérament par un accordeur expert ; mêmes studio et microphones avec le même opérateur ; même pianiste concertiste ; durée totale d’une matinée. L’enregistrement d’une durée totale de 40 minutes environ a été soumis à plusieurs dizaines d’auditeurs, soit en leur mettant à disposition un CD pour une écoute individuelle - cas des musiciens professionnels et des gens des métiers du son -, soit en le diffusant en cours – étudiants en acoustique. Bien entendu, l’écoute se faisait en aveugle. Pour chaque extrait, il était demandé si une différence était perçue entre les deux versions, et si oui, laquelle était éventuellement préférée. Subsidiairement, on demandait à chacun de se classer en musicien professionnel ou amateur – en spécifiant l’instrument principal -, en mélomane averti ou amateur. L’analyse des questionnaires a conduit à de très intéressants constats ; par exemple, les pianistes préfèrent en majorité l’accordage de Cordier, alors que les violonistes préfèrent celui usuel. Quant aux mélomanes, mêmes avertis, ils sont souvent peu réceptifs à l’accordage.

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