Abstract

Désormais, la moitié de la population de notre planète est urbaine. Les métropoles s'étendent et la densification des zones déjà urbanisées s'accélère. La pression foncière incite investisseurs et pouvoirs publics à aménager des territoires jusque là délaissés, en lisière d'activités génératrices d'inconfort ou de risques (aéroports, industries, zones inondables…). Le site hautement symbolique de l'ancienne usine AZF à Toulouse, nous a donné l'occasion d'expérimenter des formes urbaines propres à limiter les risques liés à cette proximité. Depuis l'explosion de 400 tonnes d'ammonitrate, le 21 septembre 2001, la ville a choisi de substituer un vaste cancéropole à l'usine détruite, et pris le parti de tenir ce quartier à distance d'un autre site industriel de chimie en activité : ISOCHEM, situé en face, sur l'île du Ramier. Cette mise à distance ne répond à aucune exigence règlementaire mais génère un espace tampon qui va être aménagé en espace forestier non accessible et en parkings. Or, cette bande parallèle au bras Ouest de la Garonne, face aux coteaux boisés de Puech David, offre un réel potentiel, compte tenu de son faible éloignement du centre ville, mais souffre du vis-à-vis avec ISOCHEM qui fait peser sur elle nuisances et risque industriel. Partant du postulat que plus l'espace est densément peuplé, moins l'espace du risque est grand, nous avons pris le parti d'occuper ce territoire délaissé, en y installant une grande mixité programmatique : promotions immobilières, logements sociaux, bureaux, services et commerces de proximité, l'ensemble étant mis en forme à l'arrière de plusieurs proues, ancrées dans les berges du fleuve et qui constituent les programmes de tête. A l'arrière, s'installe un tissu urbain dont le gabarit et le réseau viaire ont été dessinés de manière à amortir l'impact d'une explosion, à draîner les vapeurs toxiques et à limiter le risque d'inondation en cas de crue du fleuve.

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