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Abstract

La communication de ce jour est basée sur la recherche menée par l’auteur et dont les résultats principaux sont détaillés dans sa thèse de doctorat publiée en 2001 et intitulée « Choix de variantes d'infrastructures routières : méthodes multicritères » ainsi que sur les perspectives offertes par celle-ci. La problématique du choix entre différentes alternatives est permanente et cruciale dans les projets de systèmes de transport et d’infrastructures routières. Le projeteur qui élabore une solution technique se doit de disposer de méthodes objectives et globales afin de proposer aux décideurs, qui sont généralement une entité politique, une alternative optimale. La complexité des nombreux milieux affectés par les infrastructures de transport ainsi que la diversité des différents acteurs intervenants directement ou indirectement dans la procédure d’étude sont autant d’éléments qu’il s’agit d’intégrer dans ce choix. Seules des méthodes d’aide multicritère à la décision, associées à une concertation intégrée à toutes les étapes du processus d’étude, permettent au projeteur de tenir compte au mieux de cette complexité. L’utilisation de telles méthodes permet aussi de lier les aspects objectifs du choix, basés notamment sur l’évaluation technique des indicateurs de performances des alternatives auprès de chaque critère, avec ses aspects subjectifs que sont la considération de l’importance relative de chaque critère, appelé aussi pondération. Ces méthodes d’aide multicritère à la décision utilisées en concomitance avec des méthodes concertatives sont clairement à la base d’une démarche d’étude assurant la réalisation d’une route durable. Elles permettent en effet de lier les dimensions sociales, par la concertation des différents acteurs, économiques et environnementales par la considération de critères adéquats. De plus, la considération des besoins des générations futures, par la prise en compte du cycle de vie de l’infrastructure, est aisée à réaliser. Le cas de base de cette étude est la « Comparaison de variantes 1999 » menée sur la H 144 entre les localités de Villeneuve et du Bouveret. A partir de quatre variantes initiales, qui étaient la source de nombreux conflits entre les différents acteurs, cette étude a permis de dégager, après sept mois de travaux, une solution consensuelle appelée « Solution COPIL ». Le choix de cette variante s’est basé sur une méthode d’aide multicritère à la décision de type agrégation complète qui utilisait les pondérations effectuées par les acteurs politiques de l’étude. L’auteur a pu participer en tant qu’auditeur à toutes les séances de travail de cette étude. La communication de ce jour décrit les méthodes d’aide multicritère à la décision. Après avoir montré les inconvénients des méthodes d’agrégation complète usuellement utilisées, l’auteur a privilégié l’application des méthodes d’agrégation partielle et recommande l’utilisation de la méthode d’agrégation partielle Electre III. Celle-ci utilise la notion de critères flous, définis par des seuils de préférence, d’indifférence ou de veto. Elle peut être utilisée avec un logiciel simplifiant fortement le travail du projeteur. Pour illustrer l’utilisation de cette méthode, l’auteur l’a appliquée sur le cas de la « Comparaison de variantes 1999 » en utilisant l’ensemble des pondérations effectuées par les acteurs du Comité de pilotage. L’auteur a procédé à une actualisation de la méthodologie d’élaboration du projet routier en se basant sur l’intégration de ces principes dans la procédure. Il en résulte les propositions principales suivantes :  L’utilisation de la méthode d’agrégation partielle Electre III permet de mieux nuancer les jugements et d’utiliser des indicateurs simples  La séparation franche dans les étapes du processus de la phase de pondération, qui est à réaliser avant la génération d’alternatives, celle-ci précédant la phase d’évaluation des critères  Le jugement objectif est à réaliser par le projeteur et la pondération subjective par les décideurs.

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