Abstract

En organisant la conférence "Faune et trafics", nous avons souhaité que se réunissent et dialoguent d'une part les planificateurs, constructeurs et exploitants des infrastructures de transport et d'autre part, les écologues, spécialistes de la faune et défenseurs des milieux naturels. En faisant un bilan objectif de la situation, nous constatons que très souvent ces deux groupes de spécialistes vivent en parallèle sans se rencontrer, réfléchissent individuellement sans prendre en compte les objectifs de l'autre et finalement agissent dans un climat de confrontation. Notre intention donc est de rapprocher tous ceux qui portent un intérêt au bien commun pour qu'ensemble ils gèrent le territoire sans entrer en conflit et surtout sans recourir à l'arbitrage de la justice. Que manque-t-il au dialogue ? Certainement des connaissances scientifiques pour guider le spécialiste en faveur de choix réalistes et réalisables. Fait également défaut une méthodologie qui définisse les démarches à entreprendre pour ne pas prétériter l'un ou l'autre des aspects de l'étude. Il faut surtout instituer le respect des opinions réciproques, comprendre les aspirations de chacun et sortir d'une vue sectaire que l'on a rencontrée à part égale aussi bien chez les constructeurs que chez les écologues. La Suisse donne parfois l'image d'un jardin, d'une réserve naturelle dont la valeur est incommensurable. Mais c'est aussi, d'un autre point de vue, une grande ville qui va de Genève à Zürich avec ça et là de vastes zones de verdure. La cohabitation des infrastructures et de la nature y est microscopique aux yeux de celui qui prend un recul planétaire. Nous devons dans ce pays, résoudre cette difficile équation des interactions entre la faune et les divers trafics. Nous devons également montrer au monde comment nous y arrivons, mais nous ne tenons pas à présenter notre situation comme l'exemple à suivre partout et toujours. Je pense ici à nos participants en provenance des pays de l'Est pour qui la préoccupation environnementale est venue plus tard. Ils ont l'opportunité de planifier le développement de leurs infrastructures en prenant en compte dès le départ les impératifs de la nature. Le Laboratoire des voies de circulation de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne s'est préoccupé très tôt de donner aux futurs ingénieurs civils une formation dans le domaine de l'environnement. Notre nouveau plan d'étude propose aux étudiants de connaître les milieux naturels et de prendre conscience de leur valeur. Ils ne deviendront pas des spécialistes de l'écologie mais seront à l'avenir des personnes de dialogue, formées pour gérer les aspects environnementaux d'un projet. Notre laboratoire est également un centre de recherche et il se préoccupe d'apporter des réponses aux questions de notre temps. Pour aborder la problématique faune / trafics, nous avons réuni les spécialistes des deux domaines et nous publierons prochainement les résultats de notre recherche. A cette conférence, et en grande première, seront présentés nos propositions pour améliorer la situation de conflit latent et passer à une période de coopération constructive.

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