Le monde de la construction évolue constamment et doit aujourd’hui prendre un virage dans le sens des préoccupations environnementales actuelles. En effet, les matériaux utilisés dans la construction ont Un impact environnemental non négligeable. La production de ces matériaux est souvent très consommatrice d’énergie et émettrice de gaz à effet de serre, mais leur prélèvement a également des impacts sur les écosystèmes et la biodiversité.
En réponse à ces enjeux, le rôle de l’ingénieur consiste à limiter la quantité de matériaux utilisés tout en assurant la sécurité et la durabilité des ouvrages. Les techniques de calcul et de dimensionnement ont rapidement évolué ces dernières décennies avec l’explosion des vitesses de calcul des processeurs, combinée avec l’arrivée sur le marché de logiciels de modélisation et calculs par éléments finis.

Sur les chantiers, le matériel utilisé est de plus en plus sophistiqué, intégrant de la technologie informatique afin de travailler plus efficacement et, en théorie, plus précisément. Tous les corps de métiers utilisent ces appareils de mesure assistés, du géomètre au maçon.

Cependant, le monde de la construction prend du temps à s’adapter à des changements aussi abruptes et cela peut se ressentir par exemple dans l’actualisation des normes.

Chaque modification ou ajout à une norme exige une analyse approfondie et une vérification minutieuse avant son intégration, un processus non seulement long mais aussi coûteux. Pour gagner en efficacité, il est crucial de tirer parti des recherches existantes sur le sujet. Cependant, il est tout aussi important d’aborder ces études avec un regard critique, particulièrement en ce qui concerne la pertinence de leur application dans des contextes différents.

Ceci est particulièrement intéressant dans le cadre des calculs des facteurs de sécurité, qui demandent une grande quantité de données afin d’être ajustés correctement.

Les facteurs de sécurité sont des coefficients qui permettent de prendre en compte : les incertitudes et les variations dans la qualité des matériaux utilisés et dans leur mise en oeuvre, les incertitudes des modèles de calcul et les imprécisions de mise en place in-situ. Ces facteurs sont déterminés de manière probabiliste sur de nombreux essais réalisés au sein de plusieurs recherches.

Comme ces facteurs déterminent la marge de sécurité que les ingénieurs prennent en dimensionnant des ouvrages, il est important de bien les calibrer pour éviter le gaspillage de matériaux. Une diminution faible de ces facteurs pourrait, au niveau national ou plus large, engendrer une économie de matériaux non négligeable.