Lorsque l’on se penche sur la question du patrimoine, il peut être facile de s’intéresser en premier lieu au monumental, au remarquable, au grandiose. C'est là, en effet, que l’on ressent d’ordinaire les émotions les plus fortes, que l’on trouve les noms les plus célèbres et là que les plus grands moyens sont généralement investis. Le patrimoine ordinaire, non exceptionnel, suscite bien moins d'intérêt. Lorsque l’on intervient dessus, il s’agit souvent d’opérations financières ou de remise aux normes et ces objectifs définissent la ligne rouge du projet ainsi que, maintes fois, le seul axe d’approche. Les transformations, rénovations, assainissements et agrandissements qu’ils génèrent en pâtissent et n’atteignent couramment pas leur plein potentiel architectural, durable, humain, voire économique, car ils risquent alors de manquer notamment d’innovation, d’investissement personnel et de passion. L’objet de cette étude est un immeuble d’habitation lausannois des années 1950. S’il possède des qualités et que celles-ci sont partiellement reconnues, il reste néanmoins un bâtiment ordinaire, anonyme, où vit environ une centaine de personnes. L’approche prend en compte tous les paramètres évoqués précédemment et se présente comme une étude itérative et comparative de solutions réalistes. Le but est de trouver non pas un compromis ne satisfaisant finalement pas grand-chose, mais une pondération réfléchie et considérée de tous les facteurs nécessaires à une intervention de qualité.