Architecte, propagandiste et promoteur artistique, Alberto Sartoris (1901-1998) a occupé une place importante de relais, sinon de pionnier, au sein du Mouvement moderne international. Sa longue trajectoire et ses multiples activités sont abondamment documentées dans ses archives, données à la Confédération suisse en 1985 et déposées aux Archives de la construction moderne (Acm EPFL). Ce fonds n'a été jusqu'ici exploité que de manière très sélective: des pans entiers de l'oeuvre de l'architecte sont restés inédits, tout comme sa production critique intensive dans le champ des arts plastiques et ses investigations historiographiques visant à inscrire le modernisme dans la grande tradition. Tels sont les différents aspects de cette trajectoire riche en paradoxes que tente de reconstruire le présent ouvrage à partir de la documentation conservée dans le fonds. Les activités d'Alberto Sartoris y sont décrites compte tenu des contextes culturels et politiques contrastés auxquels il s'est efforcé d'accommoder ses options esthétiques, sociales et techniques: Italie fasciste puis démocrate-chrétienne, Espagne franquiste ou Paris des années 1950, mais aussi et surtout Suisse romande, cadre permanent de son travail. Pour toute sa singularité, son cas illustre aussi l'émergence et le fonctionnement des nouvelles institutions modernistes où il a rarement trouvé une pleine reconnaissance - sinon très tardivement et au titre ambigu de témoin.
978-2-889151-69-1
2017
Lausanne
320