La contribution remarquable de Elinor Ostrom (Prix Nobel d'Économie en 2009) a fortement orienté la production scientifique sur le "commun" entendu comme ressource, et continue de privilégier les aspects économiques et de gouvernance qui en découlent. Sa dimension spatiale, plus précisément l'influence de l'intervention formelle dans l'espace, a été beaucoup plus négligée, malgré l'actualité renouvelée du "commun" dans les débats sur l'aménagement de la ville et du territoire. Contrairement à d'autres disciplines plus avancées sur le sujet, il apparaît que l'architecture enregistre un retard ou bien un manque de précisions théoriques dû, en bonne partie à une lecture et appréhension binaire de l'urbain opposant le public et le privé. Or, une bonne compréhension des phénomènes urbains et territoriaux ne peut pas se réduire à la confrontation de ces deux sphères sans l'introduction, sur le plan théorique et sur le plan de l'action, d'une troisième entité correspondant à la notion de "commun". La thèse entend ainsi identifier un certain nombre de prises de position nécessaires à l'appréhension théorique d'une telle composante, dans le domaine de l'architecture. Par emprunts théoriques auprès d'autres disciplines, et à l'appui d'expériences architecturales significatives et commentées, la recherche entend ainsi répertorier et distinguer les repères, les trajectoires et les perspectives du "commun" en architecture, ainsi que les contradictions dont il est porteur. Elle explore enfin la possibilité d'un renouvellement sémantique capable d'animer des considérations actualisées en matière de conception architecturale, et de réaffirmer la capacité du projet à marquer spatialement et de manière nuancée les contours multiples et malléables du vivre-ensemble.
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