Durant la période qui précède la Seconde Guerre mondiale et plus tard la Guerre froide, la Suisse développe massivement ses infrastructures de défense. Ces dernières, témoins historiques de leur époque et de la stratégie politique helvétique, constituent aujourd’hui l’un des plus grands patrimoines immobiliers du pays. Depuis la fin des années 1980, avec le développement technologique et les reconfigurations stratégiques, différentes troupes se sont peu à peu retirées de certains sites dont le futur se voit ainsi remis en question. Parmi eux, un type demeure encore largement inexploré : celui des aérodromes militaires. Lors de l’énoncé théorique, il a été démontré que ces grands ensembles pouvaient dorénavant être considérés comme de véritables réserves foncières capables de se réintégrer et de générer de nouvelles synergies à l’échelle du territoire. Le projet explore donc la reconversion de l’ancien aérodrome militaire d’Interlaken en une infrastructure énergétique et agricole expérimentale. Dans le contexte actuel de transition et face à la forte dépendance aux importations, cette intervention s’intègre dans une nouvelle dynamique de recherche qui pourrait se révéler être un enjeu d’avenir significatif en vue d’une autonomie énergétique et alimentaire territoriale. La totalité des surfaces imperméables existantes sont ainsi converties en terres productives alors que l’ancienne piste d’atterrissage accueille un pôle de recherche. Outre les activités agricoles, ce dernier reçoit aussi une série de programmes publics qui visent à favoriser les échanges avec l'extérieur tout en cultivant une démarche pédagogique.