Lausanne s’est façonnée sur l’écoulement des eaux de la Louve et du Flon. Aujourd’hui, ces rivières canalisées et enterrées ont disparu de la surface, laissant la ville amputée de ses artères principales. D’autre part, les sols imperméables de nos villes empêchent l’infiltration de l’eau et donc sa restitution naturelle par évaporation, ce qui est un facteur aggravant du réchauffement des centres urbains en été. Le projet se constitue de deux réservoirs pour capter l’eau de ruissellement dans les parties hautes de la ville. Leur but est de réinstaurer l’étape de rétention dans les sols de manière artificielle. L’eau stockée dans ces bassins est ensuite redistribuée en contrebas par le biais des sillages existants, permettant ainsi à l’eau d’émerger de manière spontanée en centre ville. L’eau pourra ensuite être utilisée pour alimenter des fontaines et irriguer de nouveaux espaces verts, améliorant ainsi les conditions thermiques et la qualité de vie en général. Les réservoirs situés respectivement sous la place du Tunnel et la place du Nord sont aussi un moyen de réaffirmer la place de l’eau au sein des espaces publics. Rendre ces objets techniques plus hospitaliers en profitant de certains de leurs attributs est une opportunité de façonner une typologie d’«espace d’eau» adaptée à des environnements publics plus contemporains. L’accent mis sur le parcours de l’eau entre les réservoirs est aussi l’occasion de renforcer la relation entre deux côtés de la ville, historiquement divisés par la «Barre», liant ainsi symboliquement par l’eau, deux places de caractères très différents.