Concrete design with H-UKR cement
Les émissions de CO2 du secteur de la construction représentent une part significative des émissions globales, contribuant à 11% des émissions mondiales de CO2 en 2019. La réduction de ces émissions est cruciale dans le contexte de l’urgence climatique actuelle. Pour atteindre cet objectif, l’industrie de la construction explore et adopte de nouveaux matériaux plus durables et moins émissifs en CO2.
Le ciment H-UKR est un exemple de ces nouveaux matériaux. Dans ce contexte et selon les conclusions données par la pré-étude, le béton à base de ciment H-UKR, présentant des propriétés mécaniques équivalentes à celles d’un béton conventionnel, semble être une bonne solution afin d’améliorer les performances environnementales d’une structure.
Pourtant, différents paramètres dimensionnels, comme le retrait et le fluage, remettent en cause l’application de ce matériau sur certains éléments de construction, notamment sur les dalles. Cela pose question sur sa pertinence d’utilisation, en sachant que les dalles sont responsables d’une grande majorité des émissions lors de la construction d’un ouvrage.
Ce projet consiste donc en une étude comparative de différentes alternatives de construction d’un bâtiment étude de cas, en substituant totalement ou en partie le béton conventionnel par du béton à base de ciment H-UKR.
Le bâtiment étude de cas, choisi lors de la pré-étude, est un bâtiment à géométrie relativement simple. Un étage type de ce bâtiment est considéré afin de dimensionner les différentes variantes. Un métré est ensuite réalisé et il est possible d’en déduire une estimation des émissions de CO2 (facteurs d’émissions tirés du document de la KBOB) et d’en estimer les coûts.
Les variantes de construction, toutes dotées de murs et piliers en béton H-UKR, se différencient selon leur mode constructif de réalisation des planchers. Le premier mode est une dalle coulée en place de manière conventionnelle, le second repose sur l’utilisation de prédalles, et enfin le dernier concerne la mise en précontrainte de la dalle.
Tandis que certains variantes s’affirment optimales du point de vue environnemental, comme la précontrainte, elles sont si coûteuses que d’un regard objectif, elles s’affichent comme moins bonnes que la solution de base en béton traditionnel, ou disproportionnées pour l’étude de cas.
Ainsi, une analyse multicritère d’aide à la décision permet de classer les variantes, afin de choisir la meilleure d’entre elles. Chaque critère est pondéré de manière à caractériser son importance lors de l’évaluation de la variante. Cette pondération est subjective et variable selon le regard de chaque partie prenante, même si le critère économique est souvent prédominant. Selon la pondération, les résultats sont susceptibles de varier, une analyse de sensibilité est donc nécessaire afin de choisir la meilleure variante possible.
Cette meilleure variante est étudiée à l’échelle du bâtiment entier, afin d’évaluer les performances environnementales et économiques globales. Ces dernières sont comparées avec celles du bâtiment de base, afin de justifier de la pertinence d’application. Les répercussions sur le gros oeuvre et sur les corps d’états secondaires lié à l’utilisation de ce béton sont également abordées. Une nouvelle fois, plusieurs analyses de sensibilité sont effectués afin de vérifier la robustesse des performances de la variante en H-UKR. La question des valeurs des facteurs d’émissions données par la KBOB est posée. Une réflexion sur l’implémentation de quotas d’émissions carbone est menée, afin de quantifier économiquement l’empreinte carbone de la variante et de la solution de base.
2024-07-12
EPFL