Nombreux·euses enfants en difficulté sont contraint·e·s de quitter leur domicile pour grandir au sein d’une nouvelle famille ou d’une structure d’accueil. Qu’il s’agisse d’orphelin·e·s, d’enfants issu·e·s d’une famille précaire, de jeunes délinquant·e·s ou de victimes de maltraitance, certain·e·s se retrouvent dans l’obligation de cohabiter et de grandir dans un foyer de l’enfance. L’énoncé théorique Le placement, le foyer et l’enfant étudie l’évolution de la typologie des foyers en Suisse et leur impact sur le bien-être des jeunes. Longtemps, les orphelinats étaient des lieux clos, isolés des villes, avec des rangées de lits accolés et des plats répétitifs servis dans de grands réfectoires, le tout, sous une surveillance constante. La prise de conscience de ces conditions néfastes amène aujourd’hui les foyers à porter une attention accrue au bien-être des enfants. Néanmoins, le manque d’intimité, l’isolement et les difficultés d’intégration dans la société restent des défis à relever. La réhabilitation de trois immeubles situés sur la place Aloïse-Corbaz propose une nouvelle typologie de foyer de l’enfance. Composée de différentes unités reliées par une articulation d'espaces communs organisés selon un gradient d’intimité et de sécurité, l’intervention unifie les bâtiments en un unique foyer tout en gardant l’échelle domestique des immeubles traditionnels lausannois. Deux extensions offrent des espaces d’atelier et de rencontre, dédiés à la fois aux enfants et au quartier. Le foyer offre un lieu de vie intime tout en favorisant la mixité sociale avec le quartier et l’intégration des enfants dans la ville.