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Abstract

«Je parcours l'espace, mon corps est recouvert par les ondes électroniques. Je ne les perçois pas physiquement, mais le terminal de connexion auquel je suis constamment lié me renseigne sur leur apparence. La ville dans laquelle j'évolue est sculptée, subdivisée, enrobée et ségréguée par les oscillations électromagnétiques. Les unités de mesure pour l'espace public ne sont plus le mètre, le kilomètre ou le décibel; ce sont le milliwatt, le hertz et le gigabyte.» [Peter Jellitsch, 2009]; Nous vivons depuis la fin du XXe siècle un changement paradigmatique majeur. L'espace, sa politique et son économie ont été complètement reconfigurés par les révolutions numériques. L'architecture actuelle doit alors se redéfinir en profondeur afin d'absorber ces problématiques nouvelles. Défini et conçu en dialogue avec la Haus der elektronischen Künste Basel, 404 est un “crypto-pavillon” expérimental qui explore un des rôles potentiels de l'architecture dans la société postdigitale: protéger les individus de l'environnement informationnel. Pensé comme une anomalie spatiale, 404 se propose de créer un petit espace insaisissable dans le paysage électromagnétique de la ville contemporaine, terrain de prédilection du “tout-connecté” et du big data. Il a pour propriété principale de faire “disparaître” ses utilisateurs en les déconnectant de tout signal numérique, les protégeant ainsi de diverses formes de surveillance numérique et de la privatisation subversive de leurs données dans l'espace public par les entreprises privées. Adhocratique, sans emplacement prédéterminé, 404 transite et se déploie sur demande au gré des événements citoyens. En sommeil, il prend la forme banale d'une camionnette et se fond dans le décor urbain sans éveiller l'attention. Déployé en quelques minutes, il vient parasiter la ville, se logeant dans ses interstices et se fixant aux éléments la constituant: façades, mobilier urbain, arbres…; #postdigital #cryptoarchitecture #postsnowden #request404

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